Située dans le centre historique de Sarrebourg, la Chapelle des Cordeliers, construite au XIIIe siècle, constitue un élément fort du patrimoine de la ville. En effet, ce monument remarquable possède des œuvres exceptionnelles : un vitrail magistral de 12 mètres de haut intitulé La Paix, ainsi que plusieurs vitraux latéraux conçus par Marc Chagall. Cette symbiose entre patrimoine historique et création artistique contemporaine fait de la Chapelle des Cordeliers un site unique, que la ville de Sarrebourg a souhaité mettre en valeur en aménageant un parcours muséographique dédié à Marc Chagall, parcours qui trouvera son point d’orgue et sa cohérence au musée où est conservée la tapisserie La Paix.

Ce projet culturel a pour ambition d’offrir aux visiteurs, de tous âges et de tous horizons, un accueil chaleureux et surtout un lieu attractif, ouvert à la fois à la contemplation, à la méditation et à la connaissance de ces œuvres magistrales, susceptible de répondre à la demande du public et ainsi de participer au rayonnement de la ville.

La Chapelle des Cordeliers

Sur la place des Cordeliers se trouvait au début du XIIe siècle l’église paroissiale dédiée à la Vierge et le château de Godefroy de Bliescastel. Ce dernier fit construire en 1265, le couvent des Cordeliers et l’église devint chapelle du couvent. Au début du XVIIIe siècle, la chapelle en partie ruinée fut restaurée. Après la Révolution, le couvent fut transformé en caserne et l’église en écuries. Durant l’annexion, une partie de l’édifice fut rendu temporairement au culte, comme temple protestant de la garnison. À partir de 1927, la chapelle devint le local de la Société d’Histoire et d’Archéologie qui en fit son musée. En 1970, seul le chœur de la chapelle fut conservé et le reste de l’édifice, menaçant ruine, fut détruit. Pour fermer le chœur, Pierre Messmer alors maire de Sarrebourg obtint de Marc Chagall la réalisation de son plus grand vitrail intitulé La Paix (12m de haut sur 7m50 de large).

Comme tous les vitraux de Chagall, celui de Sarrebourg a été élaboré dans l’atelier Simon de Reims. Il aura fallu deux ans (de 1974 à 1976) au maître verrier Charles Marq pour le réaliser. Il s’agit d’une œuvre exceptionnelle qui s’inscrit dans la totalité de l’arc de la nef, là où se termine le chœur. Au lieu de se fermer sur lui-même, celui-ci s’ouvre vers la lumière.

Les Vitraux

La Paix, 1976 (détails) © Vitrail de Marc Chagall réalisé en collaboration avec Charles Marq © Adagp, Paris 2021

La nouvelle entrée latérale permet au public de pénétrer dans une zone d’accueil où les visiteurs peuvent acquérir leur billet d’entrée et se munir des audio-guides en français, allemand et anglais grâce auxquels ils pourront suivre le parcours. Sur l’un des murs, des panneaux fournissent des informations sur l’histoire de la Chapelle des Cordeliers et livrent quelques phrases de Marc Chagall sur sa conception de l’art et du sacré.

Le visiteur accède alors dans le chœur de la Chapelle où il peut contempler à loisir les vitraux qui l’illuminent. Un mobilier contemporain constitué de quatre cubes en plexiglass de couleur rouge – les formes, les matières et les couleurs sont choisies à dessein afin de jouer subtilement avec le vitrail, sans jamais le trahir – qui servent de support aux informations et qui initient le parcours :

  1. Marc Chagall, sa vie, son œuvre
  2. Des vitraux pour la Chapelle des Cordeliers
  3. Chagall et le vitrail
  4. La Paix

Chaque cube porte quatre textes, quatre illustrations et quatre numéros qui permettent au visiteur d’accéder à des informations complémentaires grâce à leur audio-guide.
Les enfants ne seront pas oubliés puisqu’un signe leur permettra de distinguer la phrase qui leur est réservée.

Ces éléments muséographiques ne sont que des moyens destinés à la médiation entre les œuvres et le visiteur. Les vitraux de la Chapelle des Cordeliers, ne l’oublions pas, suscitent d’abord et surtout l’admiration et la méditation. Des sièges mobiles sont disposés ça et là afin que chacun puisse découvrir le point de vue idéal.

Le Jardin de Chagall

Jardin de Chagall Sarrebourg

De la Chapelle, le visiteur pénètre dans le jardin, espace clos ceinturé par une palissade métallique pour l’isoler en partie de l’espace urbain et lui garder ainsi son intimité.

Les cubes de verre qui abritent arbres et végétaux aux couleurs changeantes au fil des saisons, prolongent le dialogue avec les vitraux et la métaphore du bouquet éclatant de Chagall. Car l’artiste, au-delà du symbole, aimait particulièrement les jardins, les fleurs, leurs parfums et leurs couleurs.

La déambulation du public est rythmée par une série d’espaces protégés par des haies et des plantations de hauteurs différentes qui permettent de découvrir la suite du jardin dans lequel sont diffusés, depuis les audio-guides, des extraits d’interviews de Chagall ou de ses proches.

Invitation à la rêverie, à la méditation, au repos, cet espace de transparence et de lumière est rythmé par la voix de Chagall, par ses poèmes et par les textes de ceux qui l’ont aimé, souvenirs sensibles et émouvants du maître qui soudain le rendent présent à nos côtés.

En entrant à nouveau dans la Chapelle, le visiteur peut jeter un nouveau regard sur les vitraux et acquérir à la sortie, s’il le souhaite, quelques brochures et cartes postales, avant de se diriger vers le musée où un parcours balisé le conduit afin d’admirer la tapisserie La Paix, transposition par la maître d’œuvre Yvette Cauquil-Prince de la maquette du vitrail de l’ONU à New-York.

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