Sarrebourg doit son originalité à sa position au cœur d’un « Pays » marqué à l’Est et au Sud par les Vosges et au Nord et à l’Ouest par le plateau lorrain et ses étangs. Dès la Préhistoire puis durant la Protohistoire, des populations se sont installées dans cette région, empruntant les axes de circulations que constituaient la vallée de la Sarre et les chemins conduisant des contrées orientales vers le Pays du sel.

L’occupation romaine

Après la conquête de la Gaule, une ville s’est édifiée sur la rive droite de la Sarre. La voie romaine qui menait de Metz au limes la franchissait par un pont en bois qui lui a donné son nom : Pons Saravi. Très rapidement le bourg s’est étendu et a connu une certaine prospérité durant toute l’antiquité. La ville comprenait au moins deux nécropoles sans doute plusieurs monuments publics (thermes, temples), comme l’atteste le prestigieux temple de Mithra découvert en 1895, dans lequel trônait le magnifique autel offert par Marceleus Marianus.
Depuis quelques années, les fouilles préventives ont permis de mettre au jour plusieurs îlots d’habitations.

« Sarrebourg la Marchande »

La période mérovingienne a laissé peu de vestiges. Pourtant les textes (notamment le cartulaire de Wissembourg en 713) présentent Sarrebourg comme une place forte (Castrum Saraburgum) qui battait monnaie.

Au Moyen Âge, la ville appartenait aux puissants évêques de Metz. Jean d’Apremont puis Jacques de Lorraine, ont entrepris en 1256 la construction de remparts (28 tours, quatre portes) dont quelques vestiges sont encore visibles aujourd’hui. En 1464 cependant, les bourgeois de Sarrebourg décidèrent, réunis dans le couvent des Cordeliers, de prêter allégeance au duc de Lorraine.

Kaufmann Saarburg, comme son nom l’indique, a certainement joui au Moyen-Âge d’une certaine prospérité économique. En témoigne notamment l’activité des potiers qui, dans les faubourgs sud de la ville, produisaient non seulement de la vaisselle, des pots de poêle mais aussi des statuettes et des moulages d’une grande qualité artistique.
Sarrebourg était aussi un foyer important de christianisation. Les fondations monastiques et religieuses se sont multipliées : Cordeliers, ordre des Chevaliers teutonniques, Dames de Vergaville et Dominicaines.

Rempart de Sarrebourg
vue de sarrebourg

La période moderne et contemporaine

Lors de la guerre de Trente ans, la ville, déjà bien appauvrie, fut assiégée par les suédois du Duc de Weymar. Elle échappa à l’incendie en payant une dette écrasante. Au Moyen Âge, la ville comptait aux alentours de 1200 à 1400 habitants, elle en perdit plus de la moitié au XVIIe siècle. Après son rattachement à la France en 1661, il fallut attendre la fin du siècle pour que Sarrebourg retrouve un nouvel essor qui se confirma durant tout le XVIIIe siècle.

L’église paroissiale fut reconstruite et s’enrichit d’un mobilier que l’on doit au sculpteur sarrebourgeois Dominique Labroise. Le paysage urbain de Sarrebourg fut particulièrement marqué par l’architecture du XVIIIe siècle. L’hôtel des Saintignon où se trouve la bibliothèque municipale en est un des exemples les plus fameux.
Après le Révolution, la reprise économique de la ville s’est amorcée au début du XIXe siècle, avec l’installation en 1805 de la fabrique de décors d’architecture de Joseph Beunat qui obtint un succès remarquable.

La construction de la voie ferrée en 1852 apporta à Sarrebourg et à sa région un nouveau dynamisme. Sarrebourg fut annexée à la Prusse de 1871 à 1918. L’extension de la fonction militaire a fortement marqué l’urbanisme.

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